La Direction Régionale des affaires culturelles d’ Ile-de-France a demandé à notre commune de faire dresser un état des décors peints intérieurs de notre église. La municipalité a confié cette mission à Madame Aurélie Nicolaus. Ce diagnostic a été financée pour partie par la DRAC.
Les investigations ont été menées du 3 au 11 septembre 2021 par Aurélie Nicolaus, restauratrice du patrimoine diplômée de l’INP dans la spécialité peinture et Jean-François Salles, restaurateur du patrimoine diplômé de l’INP dans la spécialité Sculpture.
Le rapport vient de nous parvenir. Il dresse l’inventaire des éléments de décors visibles au moment de l’établissement du devis, ainsi que ceux mis au jour à l’occasion de sondages exécutés au cours de la mission de diagnostic.
Au delà des peintures connues et qui ont fait l’objet d’un article sur ce site en novembre 2020 (litres funéraires noires, armoiries de couleur ocre rouge attribués à la famille d’ Hémery seigneur du lieu et décor représentant probablement Saint Christophe),
ce diagnostic a révélé entre autres 4 éléments que je me propose de vous présenter en remontant dans le temps, du plus récent au plus ancien, sur la base de descriptions extraites du rapport d’Aurélie Nicolaus:
- Tout d’abord, la présence d’un décor en damier de cubes en perspective cavalière peint en noir et camaïeu de gris. Ces motifs devaient s’étendre jusqu’au bas des piliers, en témoignent les vestiges encore visibles. On peut dater ce décor du XIXe ou XXe siècle.
- Ensuite un très beau décor situé derrière la statue de le Piéta représentant des armoiries peintes dans un cartouche décoré de motifs de cuirs caractéristiques de la Renaissance. Les armoiries présentent un écu qui se blasonne de gueules surmonté d’un casque à lambrequins ou feuilles de chêne. Deux lévriers affrontés constituent les soutiens. Le cartouche dans lequel s’inscrivent les armoiries présente un camaïeu de gris et de noir et des motifs de cuirs. Sur le pourtour du cartouche imitant une moulure, des vestiges de couleur bleue, sont encore visibles. Il pourrait s’agir d’un procédé de décor utilisant du smalt. Les éléments iconographiques de ce décor confrontés à l’histoire matérielle de la construction de l’église permettent donc de dater ce décor du premier quart du XVIe siècle.
- deux graffitis dont il conviendrait de confirmer leur origine.
- Enfin un décor de faux-appareil à double-bâtons exécuté à la ligne ocre rouge sur un fond blanc, visible avant diagnostic et qui m’avait laissé indifférent, alors qu’il est caractéristique de la fin du XIIe début XIIIe siècle, il s’agit donc probablement du dispositif décoratif le plus ancien de l’église.
Aurélie Nicolaus précise; étant donné la distribution des fragments de programmes décoratifs encore en place, il est relativement aisé d’envisager un parti général de restauration et qui viserait à améliorer l’état de présentation de l’intérieur de l’édifice. Le parti en question pourrait valoriser les trois phases de décor historiquement établies, dans la
mesure où elles se distribuent de manière cohérente dans l’édifice.
Cette étape de diagnostic étant franchie, la priorité est maintenant de définir rapidement et de manière pragmatique la nature des prestations à réaliser pour rétablir le chauffage et l’électricité dans l’église.
Je ne manquerai pas de revenir vers vous dès que j’aurai de plus amples informations.
Patrick Daviot.