La Rosière de Sermaise.
Comme il est précisé dans le Bulletin Municipal de Sermaise 2019:
« En 1909 Mr Louis Alphonse Jourdain, fils de Louis François Jourdain né à Blancheface et neveu de Pierre Vincent Labbé qui vivait au Mesnil fait donation à la commune de Sermaise d’une somme de 400 francs de rente 3 % sur l’état français perpétuelle. Domicilié à Issy les Moulineaux, il était directeur d’un grand magasin parisien Boulevard Barbès (Il fut remplacé par les magasins Lévitan, bien connus) »
« La donation nommée Fondation Jourdain récompensera avec les arrérages à concurrence de 300 francs une jeune fille née dans la commune de Sermaise ou y habitant depuis dix ans et qui sera distinguée par une conduite exemplaire et elle sera désignée par le Conseil Municipal de Sermaise comme la plus méritante à leur égard »
La première jeune fille bénéficiaire de cette fondation fut Camille Coquet le 10 avril 1910 (sans parente lointaine de Louis Jourdain).
Louis Alphonse Jourdain.
Cette année 2019 nous avons fêté le 110 ème anniversaire de l’élection de la rosière de Sermaise et la 109ème rosière. Tout le monde connait l’histoire de cette jeune fille méritante de la commune, choisie par le Conseil Municipal de Sermaise et je voudrais simplement ajouter quelques éléments à ce dossier en plus de ce qui a déjà été publié. Au cours de mes recherches sur l’histoire locale, essentiellement sur Internet, je suis tombé par hasard sur un livre publié en 1877 et déposé à la BNF, livre écrit par Louis Jourdain, dédicacé à son père et intitulé : « Ma Mère ».
Louis Jourdain raconte l’histoire de sa grand-mère qui habitait les Emondants puis Souzy la Briche et celle de sa mère qui a habité Blancheface et Le Mesnil. Ce livre, d’une cinquantaine de pages, est écrit en vers comme une poésie et a piqué ma curiosité. J’ai dressé un arbre généalogique de cette famille dont le nom est très connu à Sermaise au cours du 19ème siècle.
Je pense, mais je n’en suis pas sûr à 100% que ce Louis Jourdain est le même que Louis Alphonse Jourdain propriétaire d’un magasin à Paris qui fit un don à la commune de Sermaise pour récompenser la Rosière de Sermaise.
Je laisse le lecteur juger à la lecture de ces quelques éléments.
Le livre de Louis Jourdain : « Ma Mère ».
(Pour ceux qui voudront se procurer ce livre sur Internet, il suffit de taper Gallica sur un moteur de recherche puis de rechercher : Louis Jourdain Ma Mère. Le livre est alors directement accessible à la lecture)
Louis Jourdain dédicace à son père une brochure en vers en souvenir de sa mère, dans laquelle il raconte les derniers jours de sa mère, la dernière soirée qu’il passe avec elle, sa maladie et sa lente agonie jusqu’à sa mort, entourée de sa famille.
« L’idéal de ma mère était l’affection
Comme sa vie entière une abnégation
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Quant à moi c’est mon gout, il faut que je rimaille
De ta femme défunte on peut t’entretenir
Car moi-même toujours je veux m’en souvenir. »
Il se place le 2 février 1864 et décrit une soirée ou, seul avec sa mère, elle lui raconte sa vie et celle de sa grand-mère.
Veuve, sa grand-mère habitait aux Émondants, hameau au-dessus d’Etrechy et l’histoire débute à l’arrivée des Prussiens en 1815. Elle avait 5 enfants en bas âge : Labbé Vincent 16 ans, Marguerite 14, Catherine 12, Pauline 5, Honorine. Pauline, la mère du narrateur fut victime d’un accident de chasse et grièvement blessée à la tête. Elle est soignée par le docteur de Villeconin. Le Comte, auteur de l’accident voulut les indemniser mais la grand-mère refusa. A la mort de la grand-mère, le Comte adopta Pauline et elle vécut au château, moitié demoiselle, moitié servante :
« Je m’occupais douze ans de la même manière,
Soit comme demoiselle, ou servante ou lingère ;
On me laissait agir en toute liberté.
J’étais envers les gens sans aucune fierté,
Presque un mois à la Briche, onze mois à Versailles. »
Pauline étant en âge de se marier, Rose Coquet Jourdain, habitant Blancheface lui proposa d’épouser son fils Louis, père du narrateur et le mariage eut lieu à Versailles avec Louis François Jourdain, entrepreneur, habitant à Paris.
Une semaine après, le 9 février 1874, Louis Alphonse Jourdain raconte les derniers jours de sa mère Pauline qu’il assiste avec son père et son frère Alexandre. Toute la famille est réunie, oncle Denis (Jourdain), tante Antoinette, tante Chérie, ainsi que les médecins. Elle s’éteignit le 12 février 1874.
A partir des personnages de ce petit roman qui décrit la douleur d’un fils pour la perte d’une mère et de son soutien à son père, j’ai voulu construire l’arbre généalogique de cette famille de la région au 19ème siècle. Cet arbre est représenté dans les pages en annexe pour les familles Jourdain et Labbé.
La lecture du livre donne une idée de la dureté de la vie dans notre région à cette époque.
Claude Hézard.
Cérémonie de la centième Rosière.
Pour compléter cet article, je vous propose en images des photos de la célébration de la centième Rosière qui eut lieu le 18 avril 2010. Ce fut un événement exceptionnel au cours duquel la municipalité eut l’excellente idée d’inviter toutes les Rosières des années précédentes. Elles furent 28 à répondre « présente ». Chaque Rosière, à bord d’une voiture ancienne fut accueillie par Monsieur le maire de l’époque, Monsieur Gérard Hautefeuille. L’implication de Jean-Louis Ringuede (pour son long travail de recherche des anciennes Rosières) et Pascal Javouret (pour le cortège de voitures anciennes) a contribué à la réussite de cette journée qui restera dans les mémoires.
Patrick Daviot.