Depuis quelques années, je milite pour que la municipalité fasse réaliser un diagnostic complet de l’état de la chapelle de Blancheface qui donne quelques signes possiblement préoccupants. En début de mandature municipale en 2021 j’avais cru avoir convaincu mais en fait il n’en est rien. Pourtant l’inquiétude ne date pas d’aujourd’hui car une proposition pour un diagnostic avait déjà été faîte par un architecte habilité en janvier… 2012.
Cette chapelle, consacrée le 18 février 1329 et rendue au culte en 1946, non inscrite aux monuments historiques et qui pourrait l’être suivant avis et décision des ABF à condition de les solliciter, possède une charpente remarquable, constituée de petites fermes espacées de soixante centimètres, qui témoigne du savoir-faire des charpentiers de l’époque.
On peut également voir dans le cœur des peintures murales, sur Saint Georges en particulier celle où il terrasse le dragon, réalisées par Robert Lanz.
Depuis octobre 1989, l’association diocésaine d’Évry-Corbeil-Essonnes loue cette chapelle, par un bail emphytéotique de quatre-vingt-dix-neuf ans, à la commune de Sermaise, qui en a la jouissance et à laquelle incombe son entretien et sa restauration.
Cette chapelle, en péril fusse un temps avec risque d’effondrement, a fait l’objet d’important travaux de confortation et de restauration en 1990 à priori salutaires. Un article dans le bulletin municipal de 1990 / 1991 de Dorothée Boudon et de Jean-Jacques Immel les décrivent de manière assez précise, voici des extraits :
Vous trouverez l’article dans sa globalité en pièce jointe.
Je vais tenter de résumer les pathologies constatées de nos jours sur cette chapelle, que l’on pourrait résumer à une couverture qui donne des signes importants d’usure du temps et des problèmes structurels au niveau des maçonneries, du dallage et de certains points d’appuis de la charpente.
A) Une toiture probablement en bout de course. C’est pas le plus préoccupant car une couverture en tuiles ça se remanie ou se remplace, le tout est de savoir de combien de temps disposons-nous pour le faire. Le plus important c’est d’éviter toutes infiltrations. Nous avions recommandé de remplacer les tuiles cassées avec celles conservées par précaution pour l’église ce qui semble avoir été fait.
B) Des fissures sur tous les murs. Elles sont visuellement plus larges et plus importantes à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sommes nous en présence de doubles parois ?
C) Eclatement de l’enduit au droit de certains points d’appui de la charpente. Cela pourrait provenir de mouvements soit de la charpente soit du mur porteur.
D) Des fissures importantes au niveau des dallages. Soit ils ont été bridés sur les murs, soit ils ont été mal armés, soit c’est la conséquence de mouvements de terrain.
E) des fissures moins importantes visibles à l’extérieur. Moins larges que celles de l’intérieur et pas situées dans le même plan, elles sont probablement apparues depuis que les enduits ont été refaits dans les années 90. Leurs faibles amplitudes pourraient finalement constituer une bonne nouvelle. Enfin un gonflement d’un pignon est visible (voir la première photo de l’article).
F) Les variations du taux d’humidité dans le sol. Les périodes de sècheresse, les péripéties issues des multiples tentatives dans le temps de remise en état de la mare avec des volumes d’eau très variables, le tout associé à la nature du sol, n’ont-ils pas un impact sur des murs sans fondations ?
Je propose quelques recommandations que nous souhaitons pouvoir soumettre à la commission culture et patrimoine de la municipalité:
- Retrouver la trace du dossier des travaux réalisés en 1990 par les entreprises Dubocq, Lelu et de couverture, l’idéal serait d’avoir un dossier de récolement.
- Tenter d’obtenir le témoignage de Dorothée Boudon, co-rédactrice de l’article cité.
- Poser des témoins plâtre ou des jauges pour mesurer l’évolution des fissures intérieures et extérieures.
- Lancer une consultation d’architectes habilités pour faire un diagnostic complet de la structure, de le charpente et de la couverture (Analyses, structurelle, de stabilité, de géotechnique, avec la réalisation d’un programme et d’estimation du coût des travaux nécessaires de restauration le tout avec évaluation du degré d’urgence).
Dans le meilleur des cas, ce diagnostic réservera des conclusions rassurantes et nous serons les premiers à nous en féliciter.
Lors de notre dernière visite nous avons été ravis, notre présidente et moi-même de faire un nettoyage complet de notre belle chapelle.
Très bonne lecture à tous.
Patrick Daviot.